Betty Bertrand

La danse s’est imposée à moi dès mon plus jeune âge. Chez moi, c’est le corps qui s’est mis à parler en premier. Il a chanté, crié, célébré, dansé la vie avec poésie. Le besoin de créer était là comme une nécessité pour communiquer et rester « vivante ».
A l’école, j’avais de bons résultats mais ce n’est pas parce que j’avais des facilités, non c’était parce que je ne supportais pas l’échec. Alors j’ai travaillé, travaillé, travaillé pour y arriver. Mais au fond de moi, j’avais le sentiment d’avoir un problème, de ne pas être comme les autres.
Même dans mes cours de danse, je rencontrais des difficultés. La coordination, l’assimilation des enchaînements, être en rythme avec les autres étaient fastidieux. Par contre improviser était beaucoup plus confortable pour moi.
C’est mon enfant intérieur blessé qui m’a poussé à chercher et à comprendre l’origine de ce mal être et c’est ce même enfant empathique qui m’a guidé dans ma vocation. Quand on comprend que derrière chaque comportement il y a une cause, un message que l’enfant essaie de nous communiquer, on peut commencer à dialoguer avec lui et l’accompagner sur son chemin de transformation. En chacun de nous se trouve une pépite, parfois celle-ci est bien cachée mais si l’on se pose et que l’on observe alors on peut percevoir un filet de lumière. Avec de la patience, de l’ouverture et de la bienveillance on parvient à la faire sortir à la lumière du jour, brillante voire parfois éblouissante. Mais pour que la lumière se montre il faut d’abord avoir accueilli les ombres.
C’est toujours avec autant d’émerveillement que depuis vingt ans, j’œuvre auprès des enfants, dans les écoles, les centres sociaux… avec des projets de sensibilisation artistique puis par une approche thérapeutique dans le cadre du PRE (Programme de Réussite Educative) et également en libéral.
Les enfants m’ont amenée à être toujours en recherche. Ils m’ont appris à me remettre en question, à être réveillée et éveillée.

Fascinée par l’intelligence du corps, je suis allée vers des techniques somatiques tel que le Feldenkrais, le Body Mind Centering, le yoga, le Gi Gong et la danse improvisée.

Une exploration du corps sensible qui continue de m’animer et de m’émerveiller.
Mes recherches pédagogiques et artistiques m’ont poussée à me questionner sur l’origine du mouvement, le lien entre nos premiers mouvements et notre manière de nous mouvoir. Je me suis, dans un premier temps, formée en structuration psychocorporelle et danse-thérapie au sein de l’IRPECOR (certifiée en 2009) puis j’ai approfondi le sujet en suivant des modules de Body Mind Centering sur le développement moteur du nourrisson.

Et de fil en aiguille, mes recherches m’ont conduite dans l’univers des réflexes archaïques.

Je me suis alors formée Au Rééquilibrage Sensoriel et Moteur.

Formation suivie auprès de Marie-Claude Maisonneuve autrice de « Maman, papa, j’y arrive pas ! Méthode que je pratique depuis 2013. Aujourd’hui pour garder une dynamique de recherche je me suis rapprochée de Guilaine Saint Martin et de l’association Intégration Sensorielle et Motrice.

https://www.association-integration-sensorielle-et-motrice.org/

Et en 2021 je me suis formée au Yoga pour enfants.

J’ai suivie la formation Pouss’de yogi auprès d’Agnès Bulté afin de répondre à mon besoin d’amener une dimension plus vaste à mon travail. Me relier à l’espace du cœur. Dialoguer avec plus grand que soi. Voir et honorer le lumineux qu’il y a en nous.

Mon parcours artistique

Mon parcours artistique entre 2005 et 2015 a été traversé par de belles collaborations, notamment avec la chorégraphe Pascale Gille, qui s’inscrit dans la filiation de la chorégraphe américaine Lisa Nelson. Et avec qui J’ai participé avec elle à des groupes de recherche sur la danse improvisée.
Avec Isabelle Kraiser, plasticienne performeuse qui m’a embarquée dans un long projet sur la mémoire des habitants d’un quartier en pleine mutation, le quartier Saint-Jean à Bordeaux.
Mais encore avec Béatrice Godeau violoncelliste improvisatrice. Giovanna Parpagiola avec qui j’ai créé des ballades poétiques, des performances danse et poésie et un spectacle pour enfants « La chambre d’Émilie » à partir d’un album d’Emmanuelle Houdart Emilie Pastèque.
Nathalie Baldo, chorégraphe de La pluie qui tombe m’a entraînée dans une aventure sauvage et sensible avec Le bal des Biches.
Avec Florence Douillet, nous avons exploré la danse authentique en milieu urbain.
Au sein du collectif Le ventre des choses, j’ai développé des projets de partage poétique, des lectures sensorielles et des lectures à partir de livres-objets. Des livres qui se déploient dans l’espace et deviennent des objets scénographiques.
Pendant 10 ans j’ai mené parallèlement mon travail artistique et un travail pédagogique. Puis j’ai fait le choix de suspendre mon travail artistique pour me consacrer à la pédagogie. Aujourd’hui je ressens à nouveau l’envie et le besoin de semer des actes poétiques tout autour de moi. Offrir une danse, un poème… dans les écoles, les crèches, les maisons de retraite, dans la rue… dans les recoins de l’âme d’un passant.

Aujourd’hui

Forte de toutes mes expériences professionnelles et du long processus de libération que je mène depuis une vingtained’année, je crée avec joie et engouement Anokaha ou le sourire d’une libellule à l’oreille d’un coquelicot, afin d’accompagnerles enfants et les adultes sur leur chemin d’évolution, vers une harmonisation du corps et de l’esprit.Devenir l’architecte intérieur de sa propre demeure.

Betty Bertrand